vendredi 11 mai 2007
Je croyais que c’était une vieille légende urbaine, une sorte de mythe anticapitaliste un peu naïf. Pas plus tard qu’hier, je discutais sur le net avec un de mes meilleurs amis, qui vit aujourd’hui en Inde et m’annonçait qu’une grande entreprise indienne [1] s’apprête à commercialiser une voiture équipe d’un « moteur à eau ». Je ne retiens pas mon hilarité : comment donc est-il possible de « rouler à l’eau » ? Par quel phénomène physique ou chimique est-il possible de convertir de l’eau en énergie ? Il me semble me souvenir de mes rares cours de physique à l’école secondaire que l’énergie nécessaire à l’électrolyse de l’eau pour la transformer en hydrogène et oxygène est égale (et même supérieure vu les déperditions inévitables dans le processus) à l’énergie que peut produire une pile à combustible utilisant l’hydrogène ainsi produit. Bref, concluai-je, à moins de la faire tomber de très haut, tout ça me semble absurde.
Puis, aujourd’hui, je reçois un mail annonçant que la liste « Vélorution » est prête à se présenter aux législatives dans la circonscription de Bruxelles-Halle-Vilvoorde, ce qui m’amène à aller faire un tour sur son site web. Sur lequel je tombe sur deux vidéos (ici et ici) tirées des journaux télévisés de France 2 et de TF1 (oui).
À toutes fins utiles je garde ici une copie de ces deux vidéos :
Bref, le machin existe, ça s’appelle Moteur Pantone, du nom de son inventeur [2], c’est sérieusement documenté dans pas mal d’endroits. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un, « moteur à eau » puisqu’on continue à utiliser des hydrocarbures, mais en quantités moindres et avec une pollution substanciellement réduite : d’après le reportage de TF1 (oui, de TF1), l’émission de CO2 est réduite d’une facteur 100, les NoX d’un facteur 2 et les hydrocarbures imbrûlés d’un facteur 3.
La seule question qui se pose est dès lors : pourquoi les industriels qui produisent des bagnoles n’ont-ils pas massivement adopté cette technologie dont la demande de brevet a pourtant été déposée en mai 1997 ? Pourquoi, par ailleurs, l’Union européenne n’impose-t-elle pas l’installation de ce type de technologie sur toutes les voitures commercialisées (alors qu’aujourd’hui aucune voiture n’est vendue dans le commerce avec ce système)... Pourquoi tolérons-nous la destruction généralisée de l’environnement (depuis nos poumons jusquau climat de la planète) par la bagnole alors qu’il est possible de restreindre significativement sa pollution (ce qui ne règle qu’une partie du problème, bien sûr).
Les connards qui prétendent que la concurrence entre producteurs sur le marché devrait les amener à innover et à répondre aux demandes des consommateurs trouvent ici une démonstration éclatante de l’inanité de leurs théories économiques. Les seuls intérêts que sert le capitalisme, ce sont les siens propres, lesquels ne sont pas compatibles avec l’environnement. Et tant pis pour notre gueule.
J’espère que les Indiens vont éclater la face des Renaut, Ford, Fiat et autre VW qui nous polluent la vie, tiens.
Vélorution !
[2] Rien à voir avec le système de couleurs utilisé en imprimerie.