Les archives des Bulles

Leterme est un abruti...

vendredi 31 août 2007

Alors que la vox mediatis s’emballait aujourd’hui avec autant d’empressement que de stupidité [1] autour de quelques étudiants flamands zé flaminguants ayant décidé gaillardement de proclamer l’indépendance de la Flandre [2], alors qu’une pétition authentiquement pathétique [3] partage le pinacle des manchettes avec les précédents — ne se passe-t-il donc plus rien qu’on en soit réduit à ça ? —, voici, pour complaire à la médiocrité des temps et au thème général de la journée écoulée, un post totalement dépourvu d’arguments ! Si fait. Pas la peine d’applaudir, je sais d’ores et déjà que cet infime pet que je produis à la surface du monde aura un retentissement bien plus important que les trois quarts des papiers (longs et généralement remplis d’arguments, eux) qui encombrent les pages de ces carnets. Si, si, c’est comme ça que ça va.

Mais, trêve de flagornerie, le lecteur est déjà bien trop bien servi comme ça, venons-en au fait !

Vous aussi, vous ne comprenez pas le comportement erratique et velléitaire d’Yves Leterme ? Vous supposez qu’il y a là-dessous quelque coup retord en préparation (à moins que ce ne soit quelque coût à venir pour les finances wallonnes) ? Vous pensez que ses bourdes à répétition — ses déclarations anti-monarchistes à quelques mois des élections ou ses brûlots anti-francophones — sont savamment calculées ? Qu’elles participent d’une stratégie de tension longuement étudiée, visant à obtenir des objectifs politiques cachés ?

Et bien point du tout !

Je suis en mesure de vous révéler cette information tout à fait importante dans le contexte actuel : Leterme est con comme un balai, c’est un pur abruti. Personne n’ose le dire comme ça, ça ne se fait pas [4]. Mais ça se murmure tellement fort jusque dans son propre parti que l’évidence finit par s’imposer. Et des sources multiples extrêmement bien informées mais ne souhaitant pas se dévoiler ont attesté devant moi de cette bêtise constante depuis son plus jeune âge.

Et pour couronner le tout — tous ceux qui ont eu l’occasion de le cotoyer sont formels — Yves Leterme est strictement dépourvu de tout sens de l’humour.

Chacun en tirera les conséquences qu’il veut au sujet de la droite en général, du fait qu’il faut en permanence interroger ce qu’on entend par « démocratie », des 800 000 électeurs du bonhomme ou du fait que c’est à ce genre de personnages que la Flandre confie son destin [5].

Proficiaat !

Notes

[1Franchement, on se demande ce qu’on leur apprend dans les écoles de journalisme. Le divertissement spectaculaire à définitivement pris le pas ce qui est socialement significatif. On préfère désormais parler d’une danseuse de claquettes qui fait des bulles avec son cul que de trois cents travailleurs en grève.

[4Mais on trouve quand même quelques allusions appuyées, comme dans cet éditorial du 24 août de la rédactice en chef du Soir, Béatrice Delvaux, qui accumule les qualificatifs à l’endroit du formateur démisionnaire : « brouillon, impréparé, cassant », « pas d’imagination, pas de propositions », « obsession bornée », « préfèr[e] aller dans le mur », « attitude totalement hors de propos », etc

[5Comme quoi, il n’y a pas qu’en Wallonie que...

Messages

  • Le manque d’humour et d’intelligence sont étroitement liés. Tellement étroitement que je suis persuadé qu’il s’agit de deux formes d’expressions de la même chose.

    Par contre, je ne comprends pas ta conclusion sur "la droite". Est-ce que si je disais "Roberto D’Orazio n’a pas inventé le fil a couper le beurre", on pourrait en déduire quoi que ce soit sur la gauche en général ?

    • Disons que, me semble-t-il, l’intelligence et la générosité ont quelque chose en commun. M’est avis que l’égoïsme crasse se marie assez mal avec la subtilité intellectuelle. Et comme la droite a de façon évidente quelque chose à voir avec l’égoïsme...

      Pour dire les choses de façon plus rigoureuse, être intelligent, c’est à mon avis d’abord être modeste et reconnaître que l’intelligence est quelque chose de fort partagé, qui se retrouve chez la plupart des humains sous une forme ou sous une autre [1]. Cette modestie consiste aussi à reconnaître que l’on arrive là où l’on est qu’avec l’aide de très nombreux autres humains que l’on croise sur sa route [2]. Il n’est pas possible de reconnaître ces deux présupposés éthiques fondamentaux et de plaider en même temps le « chacun pour soi », de détruire les systèmes de protection sociale, de laisser se poursuivre le saccage de l’environnement au nom du profit, choses qui caractérisent généralement la droite. Par conséquent, je pense que l’intelligence a quelque chose à voir avec un idéal d’égalité. À l’inverse, il me semble qu’une politique de droite (consistant grosso modo à rendre le système plus inégalitaire encore) relève in fine d’une sorte de bêtise [3].

      Tout cela mériterait bien d’autres developpements, bien sûr. Mais l’intuition ne me semble pas dépourvue de sens.

      [1Ce que le philosophe Jacques Rancière théorise de façon radicale comme l’égalité des intelligences.

      [2Jacques Généreux dit à cet égard que personne n’est un « individu », au sens où personne ne peut se prétendre totalement séparé des autres.

      [3Au sens que Gilles Deleuze donne à ce mot.

    • Libéral non dépourvu d’humour, me voilà bien écartelé !

      Délivrez-moi, suis-je con ou ne le suis-je pas ?

    • J’avoue que ta vision gauche/droite est pleine d’humour :-D

    • Hé, hé.

      Comme je me tue à le répéter à mes amis qui se disent « anti-libéraux », le libéralisme ne me semble pas nécessairement une position de droite. Je conçois parfaitement un libéralisme de gauche. Mieux : il y a une essence libérale à la gauche que les gens qui se réclament de la gauche auraient tort de récuser totalement. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’on entend par ce terme, bien sûr : je veux dire qu’affirmer le primat de la valeur de la liberté dans la construction d’une position politique me semble compatible avec — et même nécessaire à — une approche solidaire et égalitaire.

      Un libéralisme de gauche se préoccupera plutôt de maximiser la liberté réelle de tous, de garantir à tous les humains un socle de droits fondamentaux tandis que la version dévoyée du libéralisme qui est aujourd’hui dominane prône de façon assez inconséquente la liberté de quelques uns d’asservir autrui.

      Maintenant, si en te réclamant du libéralisme, tu veux dire que le droit de propriété doit primer sur le droit de chacun à vivre dignement, forcément, je crains que nous soyions en désaccord.

  • Il a quand même tenu à aider le RTBF et son cultissime 12 min (col de l’utérus du roi, apéro Sarkozy-Poutine,...) à demeurer au top de Y**tube

    Ce n’est pas aider Bruxelles et la Wallonie à se relancer ? Non peut-être ?

    http://www.youtube.com/watch?v=mlJz...

    Voir en ligne : Blog + rouge + vert

  • Si nous savons fort bien que la RTBf n’a rien de comparable avec "Radio Mille Collines", on peut dire que, quand Leterme s’y exprime, elle devient "Radio Mille C...neries"

    • Lire le bon billet de Béatrice Delvaux, rédactrice en chef du journal Le Soir :

      Il est infiniment regrettable qu’Yves Leterme ne se soit pas excusé auprès de la RTBF et des démocrates francophones pour son allusion indigne à « Radio Mille Collines ». La lâche explication du « Je ne fais que répéter ce qu’un ministre d’Etat m’a dit » ajoute au manque de grandeur. Yves Leterme a tout simplement commis une faute en validant l’idée qu’une radio-télé démocratique de service public inciterait au génocide. Cette banalisation est un signe d’irresponsabilité politique. Elle est disqualifiante pour une personne appelée à remplir les plus hautes fonctions du pays.

      La RTBF serait subjective à son égard ? La presse bruxelloise diaboliserait celui qui a gagné les élections ? Nous, médias, ne revendiquons pas le brevet de la perfection. Si des erreurs sont commises, des outrances proférées – c’est sans doute arrivé –, nous sommes prêts à entendre et s’il échet, à nous en excuser.

      Mais Monsieur Leterme a la lecture sélective, la susceptibilité à sens unique et ne s’interroge guère depuis des mois pour comprendre ce qui, côté francophone, sans diabolisation, donne à penser qu’il ne serait pas le Premier ministre de tous les Belges, que son parti souhaite réduire le rôle de l’Etat fédéral à pas grand-chose et qu’une partie du monde flamand opterait illico pour le séparatisme, s’il n’y avait Bruxelles. Trop facile de jouer aux victimes et de laisser penser que « Bye Bye Belgium » a créé cette psychose séparatiste. Dans le climat parano du moment, oserions-nous réécrire que ce sont une série d’éléments concrets, souvent signés d’un cartel ambigu, de la N-VA ou de Leterme-la-Gaffe qui ont plongé les francophones dans ces interrogations et craintes réelles ? Le dernier bon mot de Bart De Wever au Monde – « La Belgique, toit superflu entre l’Europe et la Flandre » – est ainsi du genre à entretenir le doute.

      Il y a quelques mois, face à ce fossé Flamand-francophones, Le Soir et De Standaard ont effectué une enquête commune. Cet échange d’idées et de journalistes perdure dans le respect et le plaisir, en dépit de la crise et de nos divergences d’opinions. Un processus de résilience, dirait Boris Cyrulnik. Hautement recommandé, Monsieur Leterme.